Cette semaine paraissait dans Le Monde des Livres une interview de Laure Adler à l’occasion de la parution, chez Stock, de son Dictionnaire intime des femmes.
Laure Adler demeure donc fidèle à la forme du catalogue, dont elle s’était déjà servie dans Les Femmes qui lisent sont dangereuses (2006), et sa suite, Les Femmes qui écrivent vivent dangereusement (2017).
J’admire surtout sa volonté de ne pas faire des féministes passées un modèle inatteignable et contraignant pour le féminisme d’aujourd’hui. « L’histoire des femmes n’est pas une histoire d’obligation, mais un histoire de désir », dit-elle très bien.
Mais alors, pourquoi asséner aux féministes d’aujourd’hui qu’elles « ont beaucoup de chance de vivre dans ce présent », « que la honte, c’était pour leurs mères et leurs grands-mères, et que tout ça c’est terminé » ?
On lit ce matin, dans la presse, les lettres que des collégiens adressèrent à une petite fille de 11 ans, à Épinal : « tu va crevé sale pute ». Manifestement non, chère Laure Adler, « tout ça » n’est hélas pas terminé : pour être aussi optimiste, peut-être faut-il être aussi très parisienne. Ici, par contre, la lutte continue.
Bien dit ! Elle doit vivre dans un autre monde, la honte est toujours là… Bien sûr, je suis très contente de vivre dans ce pays et pas dans un autre où l’oppression des femmes est plus forte, mais ce n’est pas pour autant que je vais me contenter de souffrir en silence des « trucs sans importance »…
Mais d’un autre côté, sa réaction ne m’étonne pas, et ce n’est pas le fait que ce soit une parisienne qui dise ça : des tas de filles ont déjà tenu ces paroles, et elles étaient de tous bords sociaux…
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C’est vrai, à force d’entendre David Pujadas dire à 20h à la télévision que le patriarcat a disparu, il y a des gens qui peuvent le croire…
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